samedi 11 mars 2023

Minuit

Minuit.

Les rues ne crient pas, le fleuve va d'une allure tranquille, les klaxons dorment, les vitrines multicolores se sont éteintes pour laisser place aux ponts éclairés où les âmes égarées se donnent rendez-vous. 

Tout paraît aspirer à la sérénité mais la monotonie du ciel gâche l'instant. La lune n'ose s'imposer, rien ne la pousse à se jeter dans la gueule du loup. 

Attiré, l'oeil se fixe sur cet homme, le regard souriant, lumineux, en quête de beauté, de bonté, près du kiosque du Vieux Lyon de Léon.

Un verre de vin à ma gauche, une odeur de lilas envahissant mes narines, les couleurs s'entremêlent dans mes pensées et, pourtant, je ne peux empêcher ma main droite d'être attirée par le noir. 

Le ciel, les rues, la ville, se transforment sous mes yeux, dans mes mains je modèle le monde comme je ne le veux pas mais tel qu'il est. 

- Je me souviens - Cette silhouette, absente des pensées des aveugles pressés, m'attire vers elle, une voix douce disant "Vous n'auriez pas un sourire ? Pour survivre..." Je lui en fait don - une dernière touche.

Il trouvera celui que je lui ai emprunté le temps d'une reproduction...


Texte écrit en cours "d'écriture créative" en octobre 2004


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire