lundi 16 janvier 2023

"Le Bonheur est au fond du couloir à gauche" de J.M. Erre (Buchet Chastel ou Pocket)

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Michel H. (à ne pas confondre avec son idole Michel Houellebecq) est un adulte dépressif après avoir été un enfant triste et un adolescent cafardeux.
"A l'heure de la civilisation zapping qui change d'avis, de conjoint ou de Smartphone comme de chaussettes, ma fidélité à la mélancolie est assez rare pour être signalée"

Le jour où sa compagne, Bérénice, le quitte, après 3 semaines d'amour, il décide d'abord de se suicider puis il se ravise et choisit de se reprendre en main. Il se donne 12 heures pour remettre sa vie en ordre grâce aux conseils d'Internet, d'un marabout et des livres de développement personnel laissés par Bérénice... Et aussi grâce au Lexomil. 

Sa recherche du bien-être intérieur est prétexte à des élucubrations humoristiques sur sa vie, son parcours, ses voisins ou la société du bien-être qu'on nous assène et dans laquelle il doit survivre.

"Pourquoi Bérénice m'a-t-elle dit en partant que ses livres seraient utiles ? Comme je suis une personne intuitive, je sens que sa phrase recèle un message voilé.[...] Oui, c'est ça les livres ! 
Je déballe le carton que m'a laissé Bérénice et je passe sa bibliothèque en revue : La Formule du bonheur, La Clé du bonheur, L'Art du bonheur, Le Bonheur n'est pas loin, Le Bonheur est tout près, Le Bonheur est au fond du couloir à gauche, Le Bonheur est un pinson gracile qui chante à ton oreille, l'entends-tu ?, et Comment sortir de la mycose de l'ongle
Tout devient clair. Bérénice m'a laissé un message subliminal. Je comprends enfin pourquoi elle m'a quitté, la douleur nous conduit souvent à faire des choses absurdes. Elle a une mycose de l'ongle !"

C'est ma première rencontre avec l'univers de J.M. Erre dont j'entends parler depuis des années. Mais pourquoi ne l'ai-je pas fait avant !
J'aime cet humour, cette absurdité et cette fantaisie littéraire qui ne prétendent pas à autre choses que faire rire en réfléchissant et réfléchir en riant. Ça part souvent de clichés et de poncifs sur nos sociétés mais qui ne sortent pas de nulle part et qui, je pense, sont exploitables à l'infini. 

Conseillé dès 16 ans
(ou dès lors qu'on a le sens du second degré... Et ça peut arriver plus tard)