dimanche 8 avril 2018

Ma petite Mamoune

Ma petite Mamoune (et oui, tu es et tu resteras ma mamoune quel que soit mon âge)

Nous arrivons à ce moment des adieux à la femme, la mère, la sœur, la grand-mère, la tante, la marraine, la cousine et l'amie que tu es et dont chacun gardera ses propres souvenirs.

Personne ne me contredira si je dis que l'épicurisme des bonnes tables se ressent dans la générosité de tes plats, que tu aimes rire même si tu ne connais pas de blague en entier, que le champagne pourrait être ton eau et ton parfum, que tu ne sors pas de chez toi sans être maquillée et parfumée, que tes cheveux sont aussi sacrées que tes bijoux, que ta coquetterie et ton élégance sont souvent remarquées, que tes câlins sont des coussins moelleux, que quand tu as une idée en tête tu ne l'as pas ailleurs (d'ailleurs, merci pour l'héritage), que tu t'indignes de l'injustice et de la bêtise, que tu t'impatientes vite, mais surtout que, quand tu aimes, tu aimes vraiment et que ton sourire illumine la pièce et nos cœurs.

Pour ma part, ma petite mamoune, j'oublierai les derniers moments et je retiens ces moments passés à buller devant la télé à refaire le monde, ces sessions shopping entre filles à Genève, ces moments gourmets partagés avec toi, papa et Lionel, ce karaoké dissonant sur "la java bleue", ton regard bienveillant sur mes choix même si tu ne les comprenais pas tous, ton inquiétude de mère bien dosée (sauf peut-être quand on allait afficher pour les Rockailles), nos confidences sur nos amitiés respectives et pas forcément sur nous, ta capacité à être une deuxième mère pour certaines de mes amies... Bref je retiens notre relation unique et belle sans être fusionnelle et qui nous ressemble.

Je ne pourrai m'empêcher de penser à toi en écoutant Muse, en voyant des paysages corses, en mangeant un tartare, en buvant du champagne, en regardant des rediff' de "Sous le soleil", en assistant à certains spectacles, en allant au cinéma, en regardant un Picasso, en votant, en apercevant une chevelure rousse, en relisant ta lettre pour mes 30 ans, en remarquant une mère inquiète d'avoir perdu son enfant dans les rayons d'un supermarché ou en entendant simplement le mot "maman".

Ma petite mamoune, tous ces moments, ces repères, ces souvenirs, sont des petites pierres qui, mêlées à celles semées par papa et piochées chez mes amis ont construit la femme que je suis aujourd'hui.
Tu es dans mon cœur et gravée dans ma peau : je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai.

Signé : Ta perle   

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