samedi 12 novembre 2011

Assaisonnement

Je suis d’une génération
qui a vu quatre saisons.

Je suis d’une génération
qui se dégénère au fil des raisons
et du lunatisme de mère nature,
accentué par notre égoïsme pur.

Je suis d’une génération
qui, prise dans l’oscillation
entre passion, dépression,
anticyclone et raison,
            - Tournicoti, tournicotons -
en ressort angoissée et écœurée
- Plus de repères -
Le passé est science-fiction ;
Le futur ne peut se penser...
L’anticiper donne envie de…

La pensée de la mort
je l'ai toujours évitée. 
Trop jeune pour me protéger.
Et de toutes façons,
quand j'aurai vieilli,
un savant aura été pris
d'assez de folie
pour trouver une solution 
à l'éternité !
- Mon rêve s'enfuit -

On ne doit pas l'aimer
celle qui nous a nourris
pour avoir trouvé la solution
de son extermination...
Et de la nôtre, par la même occasion !

Je suis de cette génération
que la terre reprendra
pour de mauvaises raisons :
un rapt de ses ravisseurs,
de ses destructeurs.
            - Un pied de nez à l’arrogance -
Après leur grande bouffe d’énergie,
le profit à outrance,
un ordre se rétablit, 
et pas dans les meilleures conditions.

Ce qui arrive est, en partie, naturel,
je ne pousse pas le bouchon,
Mais ce qui advient est humain.
- Effondrement de Babel -
Cette terre nous a construits et élevés, 
on a trop voulu la défier, la surpasser.
Langues, coutumes et souvenirs s’effacent
au profit de nouveaux codes et nouvelles règles qui se tracent.

Je suis de cette génération
qui doit réapprendre à vivre
et penser à survivre,
qui hésite à faire un petit
pour ne pas calquer des valeurs à inculquer
sur un monde dénaturé, dévalué,
pour ne pas avoir à être témoin avec bébé
des cancres qui nous entoureront
et n’auront pas appris la leçon.
Ils tenteront des constructions,
entre les planètes, de ponts.
Cons pour cons autant l’être jusqu’après l’horizon,
Pluton, Orion et autres terrains d’expansion.

Je suis de cette génération
Qui récupère les défauts de fabrication
Et qui essaie, pourtant, de croire à une amélioration.
Je suis de cette génération
qui ne se remet en question
qu’au fil de deux saisons.

1 commentaire:

  1. bravo pour ce texte !
    le temps devient toxique en cette saison ...
    élodie

    RépondreSupprimer