Dans ma rue, j’entends la sirène : un padam padam qui laisse
croire que tout fout le camp.
Le pas de la foule que je suis comme une étoile sans
lumière, m’embarque dans une chanson à trois temps qui me balance dans mon
manège à moi tel un piaf dans un ouragan.
Je me retrouve face à toi, mon amant de Saint-Jean. Tu es
partout. Sous le ciel de Paris, plus bleu que tes yeux, je confesse que je ne
regrette rien. J’ai dansé avec l’amour, avec toi, mon légionnaire, sur la
mélodie des tambours, du vieux piano et de l’accordéoniste. Cette valse nous a
donné le droit d’aimer, nous les amants d’un jour. Fais comme si La vie c’était
pas triste, vois la vie en rose comme je la vois. Johnny tu n’es pas un ange et
si tu te demandes, entre tes quatre murs, à quoi ça sert l’amour, rappelle toi
de la P’tite Lili. Dans mes rêves, regarde-moi toujours comme ça, fais-moi
valser et embrasse-moi.
J’entends sonner les trois cloches. J’ouvre les yeux et me
retrouve boulevard du crime, les mômes de la cloche penchés sur ma bobine. Le
petit monsieur triste, celui qui ne savait pas pleurer, tel un milord m’aide à
me relever et me demande si l’homme à la moto me fait toujours tourner la tête.
Je lui réponds que , malgré mes hymnes à l’amour, il joue le
bel indifférent Sur une colline et que la vie c’est pas toujours simple comme
bonjour.
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Edith Piaf
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