"Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - Livre premier" de Emil Ferris (Monsieur Toussaint Louverture)

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Dans un Chicago de la fin des années 60, plongée dans une vie de quartier où vivent plus de camés, de putes et d'âmes égarées que d'enfants, Karen, 10 ans, est une petite fille à part. Elle aime les fantômes, les vampires et les zombies qu'elle rencontre dans les comics de son grand frère et elle se voit comme un loup-garou.

Un jour, sa voisine Anka se suicide. Karen ne croyant pas à cette fin pour cette femme, endosse l'uniforme de détective, en plus de celui de loup-garou, pour découvrir ce qui s'est vraiment passé et pour mieux comprendre les liens d'Anka avec les habitants de l'immeuble et du quartier et avec les fantômes de son passé.
Ces recherches vont lui faire comprendre que les monstres sont partout et qu'ils sont des Hommes comme les autres... ou presque...

On entre dans l'univers de Karen, croquée tout au stylo bille sur papier ligné, comme dans un journal intime dont toutes les douleurs, les drames, les questionnements et les histoires des personnages nous assaillent.

Emil Ferris par le scénario et l'illustration nous transporte aussi dans son univers marqué par un lien particulier aux œuvres d'art aux sens cachés et fortes de vanités qu'elle reproduit avec habileté.

Ce premier tome est dense en termes de contenu, de relations, et d'images. Le trait d'Emil Ferris impressionnant et détaillée, nous transporte dans tous ces univers noirs, glauques, denses, sombres et faits d'ombres qui ponctuent le quotidien de Karen qui a besoin de sa carapace pour y évoluer et pour exister.

Série en cours - Conseillé dès 15 ans

"Le Discours" de Fabcaro (Gallimard - Sygne)

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Tout commence par un repas de famille, pendant lequel on demande à Adrien de faire le discours pour le mariage de sa sœur alors qu'il se sent très loin, mais alors très loin, d'elle et de son beauf de beau-frère. Est-ce que tout ce beau monde autour de la table se rend compte de ce qu'il vit ? Il préfère assumer de fumer en cachette plutôt que de dire que, lui, il est amoureux mais que c'est fini.

Il va s’imaginer tellement de scénario de discours ou de réponses tant attendues de son ex, en même temps qu'il subit ce repas, sa famille et ces autres, qu'il passera par toutes les émotions transmises avec l'humour qui caractérise Fabrice Caro (ou Fabcaro reconnu pour ses BD comme Zaï Zaï Zaï Zaï ou Moins qu'hier (Plus que demain)

On retrouve la patte Fabcaro dans ce roman qui fait rire, sourire, rire jaune, éclater de rire sur les rapports humains et sur les tempêtes sous un crâne qu'on est tous amenés à s'infliger et en particulier quand il s'agit d'amour.

Conseillé aux amateurs d'absurde dès 16 ans

"Le Retour à la terre T.6 : Les Métamorphoses" de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet (Dargaud)

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C'est le retour des pérégrinations autobiographiques et fantasmagoriques de Manu Larssinet, 10 ans après le dernier album du Retour à la Terre.

Manu vit hors du temps, de sa vie, à cause de son travail et ne voit pas que le monde continue de tourner autour de lui... Comme Mariette, dont il découvre la grossesse à 7 mois ou ses éditeurs qui attendent son retour à l'humour.

Après une légère remise en question, va venir le temps des grandes questionnements et des métamorphoses pour reprendre le chemin de cette vie où il va retrouver son Sage sur sa branche, se transformer en oiseau ou partir à la recherche de son père.

Ces vignettes philosophico-humoristiques qui marquent le grand retour du duo Ferri/Larcenet font du bien. C'est comme un moment de retrouvailles avec un cousin ou un ami qu'on n'a pas vu depuis longtemps et pendant lequel on se marre et on se dit "il n'a pas changé".

Série en 6 tomes - Conseillée dès 14 ans

"Moins qu'hier (Plus que demain)" de Fabcaro (Glénat)

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Fabcaro attaque le couple à coup de sarcasme, d'absurdité, d'humour noir et d'acidité avec Moins qu'hier (Plus que demain).

Des planches colorées, courtes, aux dialogues ou silences bien sentis, attaquent les clichés, les concessions de l'amour, du couple et de la vie commune.
Les planches se suivent de manière chronologique sur une journée comme des zooms et des sauts dans la vie quotidienne de plusieurs couples.

J'aime beaucoup l'univers et l'humour de Fabcaro mais c'était trop court ! Il y a tellement à dire, à croquer et piquer sur le couple, ses dénis, ses tords et ses retors qu'une série en minimum 25 tomes est faisable. C'est le genre de livre qui fait rire les personnes étant ou ayant été en couple et qui dégoûte - ou rassure - les célibataires.

Un album comme un film ou une série qu'on a plaisir à découvrir et à revoir...

One shot - Conseillé dès 16 ans

"Et puis Colette" de Sophie Henrionnet et Mathou (Delcourt)

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Anouk, bibliothécaire à Paris, apprend le décès de sa soeur Zoé après l'avoir perdu de vue pendant des années. Etant la seule famille qui restait à Zoé elle hérite de la tutelle de sa nièce, Colette !

Cette petite, mature pour son âge, reste toutefois une enfant qui, comme sa tante, va devoir faire son deuil et reconstruire sa vie. De certitudes en prises de risques en passant par le doute et les petits bonheurs, Anouk va devoir faire des choix.

L'illustration simple, tendre et colorée de Mathou (plus habituée aux planches humoristiques) sert ce roman graphique avec la douceur et la poésie qui caractérisent ces deux héroïnes liées par défaut.

Alors passez un moment doux et pas larmoyant avec Anouk... Et puis Colette...

One shot - Conseillé dès 12 ans

"Je reviens vers vous" d'Olivier Tallec (Rue de Sèvres)

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Il y a des projets, des auteurs et des collections auxquels on est tellement attachés que dès qu'on voit un petit nouveau en librairie ou en bibliothèque... On craque !

Les planches humoristiques d'Olivier Tallec toute en simplicité, en sarcasme et en humour noir c'est du bonheur en format italien dont on peut faire une overdose sans crise de foie.

Après Bonne journée et Bonne continuation l'auteur reviens vers nous avec de nouvelles planches toujours aussi drôles.

Des albums pour les adultes qui aiment rire et/ou qui préfèrent quand il y a des images.

Conseillé dès 15 ans

"Une Sirène à Paris" de Mathias Malzieu (Albin Michel)

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Gaspard Snow, le cœur en miettes après une rupture et la mort de sa grand-mère Sylvia, tenancière d'une péniche aux airs de cour des miracles Rock'n'Roll, évolue dans un Paris victime d'une crue de la Seine qui met en danger les quais.
Le bateau familial, le Flowerburger, est épargné et continue d'être un lieu d'attraction et de vie. Un soir Gaspard tombe sur Lula, une sirène blessée et méfiante lorsqu'il la secoure. Avec bienveillance et maladresse il va la prendre sous son aile au risque de tomber dans ses filets mortels...

Encore du grand Mathias Malzieu qui, après son roman-témoignage Journal d'un vampire en pyjama, revient à cet univers de conte rock'n'roll où se mêlent description poétique, créature magique, métaphores, émotions multiples et personnages fantasques sur un rythme bien cadencé et quasi cinématographique. Quand je m'imagine les personnages je suis dans son univers qui rencontre ceux de Michel Gondry et de Tim Burton dans un Paris pré-apocalyptique aux airs du Monstre à Paris.

Alors n'hésitez pas à entrer dans cette histoire et à l'entendre résonner en vous encore quelques jours après la lecture.

Un film et le prochain album de Diosysos sont en préparation pour continuer à faire vivre l'histoire de Gaspard et Lula... J'ai hâte !

Conseillé dès 15 ans